14 avril

"Énergie zéro émission : vers la compétitivité et la sécurité de l’UE" – dimension parlementaire de la présidence polonaise

Le 14 avril 2025, dans le cadre de la présidence polonaise du Conseil de l’Union européenne au premier semestre de cette année, une réunion des présidents des commissions chargées du climat et de l’énergie s’est tenue au Sénat polonais sur le thème « Énergie zéro émission : vers la compétitivité et la sécurité de l’UE ».

La réunion a été ouverte par la présidente du Sénat, Małgorzata Kidawa-Błońska, qui a souligné que la transition énergétique n’est pas seulement un projet climatique ou environnemental, mais un projet stratégique ; elle est déterminante pour la survie de l’indépendance de l’Union en tant qu’acteur fort et compétent sur la scène internationale. „ Ce n’est que par une politique cohérente d’indépendance vis-à-vis des fournisseurs externes de matières énergétiques, par des investissements dans les sources d’énergie 

renouvelables, les infrastructures de transport et les technologies d’avenir du secteur de l’énergie, que nous serons en mesure de protéger nos sociétés contre de nouvelles crises, qui, comme l’a montré l’expérience de ces dernières années, sont une question de temps plutôt que de hasard ”, a-t-elle déclaré. La présidente a expliqué qu’il n’était pas acceptable que notre sécurité et notre stabilité dépendent de pays tiers, souvent non démocratiques, dont les dirigeants ne partagent ni nos valeurs ni nos objectifs, et que ce principe-même est l’un des piliers les plus importants de la souveraineté politique.

La réunion s’est déroulée en trois sessions, présidées par le sénateur Stanisław Gawłowski, président de la commission du climat et de l’environnement. Les thèmes des sessions étaient les suivants : „La boussole pour la compétitivité et le pacte pour une industrie propre”, „Le pacte pour une industrie propre dans le secteur de l’énergie de l’UE” et „L’énergie zéro émission pour la sécurité de l’UE”.

Selon la ministre de l’Industrie, Marzena Czarnecka, sans sécurité énergétique, la transition énergétique ne sera pas réalisée. La ministre a ajouté que la Pologne saluait le plan d’action de l’UE pour une énergie abordable, censé permettre aux résidents et aux entreprises de réduire leur facture énergétique de 260 milliards d’euros par an d’ici 2040. Elle a déclaré que, du point de vue de la Pologne, il est crucial que la transition énergétique soit menée de manière équitable afin que tous les États membres aient accès au financement nécessaire.

Pour la Pologne, comme l’a souligné Miłosz Motyka, vice-ministre du Climat et de l’Environnement, la transition énergétique est le plus grand défi économique de la prochaine décennie. Il a attiré l’attention sur l’impact de la décarbonisation sur les régions minières et sur la nécessité de préparer une stratégie pour l’emploi des mineurs dans d’autres secteurs. Le ministre a déclaré que l’Europe devait se réindustrialiser. „L’industrie et les technologies modernes doivent revenir en Europe”, a-t-il ajouté.

Le sénateur Stanisław Gawłowski a insisté sur le rôle que jouent les parlementaires pour convaincre les citoyens de leur pays de la nécessité de la transition énergétique. Il a constaté que garantir une énergie sûre, propre et bon marché dans l’Union est un énorme défi en raison de l’insuffisance de ressources adéquates, mais qu’il faut le relever car c’est un combat pour l’avenir de l’Europe. Se référant au rapport Draghi, il a estimé que la stratégie de décarbonisation devait être le moteur de la croissance de l’UE. Cependant, la mise en œuvre de cette stratégie nécessite une volonté politique et une action commune de la part de tous les États membres, plutôt qu’une concurrence entre eux.

L’ancien Premier ministre polonais et ancien président du Parlement européen, Jerzy Buzek, a remarqué qu’en 2023, les industries européennes à forte intensité énergétique paieraient l’énergie deux fois plus cher qu’en Chine et plusieurs fois plus cher qu’aux États-Unis. Il a ajouté que six entreprises sur dix dans l’Union citent les coûts énergétiques élevés comme un obstacle à l’investissement et que, pour rester compétitives, elles doivent disposer d’un approvisionnement abordable et fiable en énergie propre. Il a également évoqué le coût élevé pour l’Europe de l’importation de combustibles fossiles, notamment en provenance de Russie, par rapport au montant que l’Union consacre à l’armement. „Les coûts liés aux importations de combustibles fossiles représentent environ 2,4 % du PIB de l’Union, tandis que les dépenses de défense représentent 1,9 %. Cette proportion devrait être inversée.”, a-t-il insisté.

Le vice-ministre du Développement et de la technologie, Michal Jaros, a souligné que l’Europe a le devoir de veiller à la politique industrielle et à la compétitivité des économies. Elle doit également mettre un terme à la désindustrialisation. Le ministre a souligné trois aspects sur lesquels l’UE doit se concentrer, à savoir des prix de l’énergie plus bas et compétitifs et la déréglementation de la législation européenne limitant le développement industriel et celui de nouvelles technologies.

Wojciech Wrochna, vice-ministre de l’Industrie et représentant plénipotentiaire du gouvernement pour les infrastructures énergétiques stratégiques, s’est prononcé en faveur de la création d’une union énergétique fondée sur le principe de la confiance mutuelle, dont la solidarité serait un élément essentiel. Il a souligné que les États membres devraient conserver le droit de définir leur propre bouquet énergétique, tout en respectant les objectifs climatiques et économiques communs. Le ministre a évoqué la nécessité de concevoir des solutions visant à soutenir le développement des sources d’énergie renouvelables qui garantissent des prix bas de l’électricité et renforcent les mécanismes de sécurité énergétique. Il a remarqué que dans l’UE, plus de la moitié du montant total d’une facture d’électricité correspond actuellement à des coûts supplémentaires et non au coût de l’énergie elle-même.

Małgorzata Bartosik, directrice adjointe de WindEurope, a rappelé que pour la Russie, le secteur de l’énergie est une arme au service de ses intérêts, lui permettant de faire du chantage politique, de faire pression sur certains pays et de créer des divisions entre eux et en leur sein. Cependant, la réponse de l’Europe après l’invasion de l’Ukraine a montré que cette arme était à double tranchant. Malgré les difficultés causées par la hausse considérable des prix de l’énergie et la menace qui pèse sur l’approvisionnement, les États membres ont commencé à diversifier leurs sources de matières premières afin de devenir indépendants de la Russie. Mme Bartosik a attiré l’attention sur les incroyables progrès technologiques réalisés ces dernières années, qui, grâce aux technologies de pointe, nous permettent de nous affranchir de l’approvisionnement en matières premières provenant de régimes autoritaires.

La réunion a été clôturée par le sénateur Waldemar Pawlak, président de la commission de l’économie nationale et de l’innovation, qui a déclaré que l’Union n’était pas un empire visant à dominer le monde. Elle a été conçue comme un espace de coopération entre les pays, comme une sorte de civilisation de la fraternité. L’idée du pacte vert pour l’Europe évoquée dans le débat correspond en fait à l’idée de l’autonomie énergétique, car le soleil et le vent ne s’épuiseront jamais, alors que l’Europe doit acheter des matières premières fossiles, parfois à des régimes autocratiques, d’où l’intérêt de s’engager dans la transition vers la production d’énergie renouvelable. Il existe actuellement de nombreuses possibilités à cet égard, mais le système énergétique manque de flexibilité et d’options de stockage de l’énergie, malgré la disponibilité de technologies appropriées. Selon lui, dans le contexte actuel de rivalité géopolitique, il conviendrait de considérer l’Europe non pas comme un rival des États-Unis ou de la Chine, mais comme une civilisation différente, une civilisation de partenariat plutôt que de domination.

Le 14 avril 2025, dans le cadre de la présidence polonaise du Conseil de l’Union européenne au premier semestre de cette année, une réunion des présidents des commissions chargées du climat et de l’énergie s’est tenue au Sénat polonais sur le thème « Énergie zéro émission : vers la compétitivité et la sécurité de l’UE ».

La réunion a été ouverte par la présidente du Sénat, Małgorzata Kidawa-Błońska, qui a souligné que la transition énergétique n’est pas seulement un projet climatique ou environnemental, mais un projet stratégique ; elle est déterminante pour la survie de l’indépendance de l’Union en tant qu’acteur fort et compétent sur la scène internationale. „ Ce n’est que par une politique cohérente d’indépendance vis-à-vis des fournisseurs externes de matières énergétiques, par des investissements dans les sources d’énergie renouvelables, les infrastructures de transport et les technologies d’avenir du secteur de l’énergie, que nous serons en mesure de protéger nos sociétés contre de nouvelles crises, qui, comme l’a montré l’expérience de ces dernières années, sont une question de temps plutôt que de hasard ”, a-t-elle déclaré. La présidente a expliqué qu’il n’était pas acceptable que notre sécurité et notre stabilité dépendent de pays tiers, souvent non démocratiques, dont les dirigeants ne partagent ni nos valeurs ni nos objectifs, et que ce principe-même est l’un des piliers les plus importants de la souveraineté politique.

La réunion s’est déroulée en trois sessions, présidées par le sénateur Stanisław Gawłowski, président de la commission du climat et de l’environnement. Les thèmes des sessions étaient les suivants : „La boussole pour la compétitivité et le pacte pour une industrie propre”, „Le pacte pour une industrie propre dans le secteur de l’énergie de l’UE” et „L’énergie zéro émission pour la sécurité de l’UE”.

Selon la ministre de l’Industrie, Marzena Czarnecka, sans sécurité énergétique, la transition énergétique ne sera pas réalisée. La ministre a ajouté que la Pologne saluait le plan d’action de l’UE pour une énergie abordable, censé permettre aux résidents et aux entreprises de réduire leur facture énergétique de 260 milliards d’euros par an d’ici 2040. Elle a déclaré que, du point de vue de la Pologne, il est crucial que la transition énergétique soit menée de manière équitable afin que tous les États membres aient accès au financement nécessaire.

Pour la Pologne, comme l’a souligné Miłosz Motyka, vice-ministre du Climat et de l’Environnement, la transition énergétique est le plus grand défi économique de la prochaine décennie. Il a attiré l’attention sur l’impact de la décarbonisation sur les régions minières et sur la nécessité de préparer une stratégie pour l’emploi des mineurs dans d’autres secteurs. Le ministre a déclaré que l’Europe devait se réindustrialiser. „L’industrie et les technologies modernes doivent revenir en Europe”, a-t-il ajouté.

Le sénateur Stanisław Gawłowski a insisté sur le rôle que jouent les parlementaires pour convaincre les citoyens de leur pays de la nécessité de la transition énergétique. Il a constaté que garantir une énergie sûre, propre et bon marché dans l’Union est un énorme défi en raison de l’insuffisance de ressources adéquates, mais qu’il faut le relever car c’est un combat pour l’avenir de l’Europe. Se référant au rapport Draghi, il a estimé que la stratégie de décarbonisation devait être le moteur de la croissance de l’UE. Cependant, la mise en œuvre de cette stratégie nécessite une volonté politique et une action commune de la part de tous les États membres, plutôt qu’une concurrence entre eux.

L’ancien Premier ministre polonais et ancien président du Parlement européen, Jerzy Buzek, a remarqué qu’en 2023, les industries européennes à forte intensité énergétique paieraient l’énergie deux fois plus cher qu’en Chine et plusieurs fois plus cher qu’aux États-Unis. Il a ajouté que six entreprises sur dix dans l’Union citent les coûts énergétiques élevés comme un obstacle à l’investissement et que, pour rester compétitives, elles doivent disposer d’un approvisionnement abordable et fiable en énergie propre. Il a également évoqué le coût élevé pour l’Europe de l’importation de combustibles fossiles, notamment en provenance de Russie, par rapport au montant que l’Union consacre à l’armement. „Les coûts liés aux importations de combustibles fossiles représentent environ 2,4 % du PIB de l’Union, tandis que les dépenses de défense représentent 1,9 %. Cette proportion devrait être inversée.”, a-t-il insisté.

Le vice-ministre du Développement et de la technologie, Michal Jaros, a souligné que l’Europe a le devoir de veiller à la politique industrielle et à la compétitivité des économies. Elle doit également mettre un terme à la désindustrialisation. Le ministre a souligné trois aspects sur lesquels l’UE doit se concentrer, à savoir des prix de l’énergie plus bas et compétitifs et la déréglementation de la législation européenne limitant le développement industriel et celui de nouvelles technologies.

Wojciech Wrochna, vice-ministre de l’Industrie et représentant plénipotentiaire du gouvernement pour les infrastructures énergétiques stratégiques, s’est prononcé en faveur de la création d’une union énergétique fondée sur le principe de la confiance mutuelle, dont la solidarité serait un élément essentiel. Il a souligné que les États membres devraient conserver le droit de définir leur propre bouquet énergétique, tout en respectant les objectifs climatiques et économiques communs. Le ministre a évoqué la nécessité de concevoir des solutions visant à soutenir le développement des sources d’énergie renouvelables qui garantissent des prix bas de l’électricité et renforcent les mécanismes de sécurité énergétique. Il a remarqué que dans l’UE, plus de la moitié du montant total d’une facture d’électricité correspond actuellement à des coûts supplémentaires et non au coût de l’énergie elle-même.

Małgorzata Bartosik, directrice adjointe de WindEurope, a rappelé que pour la Russie, le secteur de l’énergie est une arme au service de ses intérêts, lui permettant de faire du chantage politique, de faire pression sur certains pays et de créer des divisions entre eux et en leur sein. Cependant, la réponse de l’Europe après l’invasion de l’Ukraine a montré que cette arme était à double tranchant. Malgré les difficultés causées par la hausse considérable des prix de l’énergie et la menace qui pèse sur l’approvisionnement, les États membres ont commencé à diversifier leurs sources de matières premières afin de devenir indépendants de la Russie. Mme Bartosik a attiré l’attention sur les incroyables progrès technologiques réalisés ces dernières années, qui, grâce aux technologies de pointe, nous permettent de nous affranchir de l’approvisionnement en matières premières provenant de régimes autoritaires.

La réunion a été clôturée par le sénateur Waldemar Pawlak, président de la commission de l’économie nationale et de l’innovation, qui a déclaré que l’Union n’était pas un empire visant à dominer le monde. Elle a été conçue comme un espace de coopération entre les pays, comme une sorte de civilisation de la fraternité. L’idée du pacte vert pour l’Europe évoquée dans le débat correspond en fait à l’idée de l’autonomie énergétique, car le soleil et le vent ne s’épuiseront jamais, alors que l’Europe doit acheter des matières premières fossiles, parfois à des régimes autocratiques, d’où l’intérêt de s’engager dans la transition vers la production d’énergie renouvelable. Il existe actuellement de nombreuses possibilités à cet égard, mais le système énergétique manque de flexibilité et d’options de stockage de l’énergie, malgré la disponibilité de technologies appropriées. Selon lui, dans le contexte actuel de rivalité géopolitique, il conviendrait de considérer l’Europe non pas comme un rival des États-Unis ou de la Chine, mais comme une civilisation différente, une civilisation de partenariat plutôt que de domination.