Présidence polonaise du Conseil de l'UE

24 février

La 16ème réunion du Groupe de contrôle parlementaire conjoint d'Europol s'est achevée au Sénat polonais.

Le 24 février 2025, la 16ème  réunion du Groupe de contrôle parlementaire conjoint (GCPC) d’Europol s’est tenue au Sénat dans le cadre de la présidence polonaise du Conseil de l’Union européenne.
Lors de la séance d’ouverture, la présidente du Sénat Małgorzata Kidawa-Błońska a souligné que face à la nécessité de prendre des mesures décisives dans la lutte contre les réseaux criminels internationaux, le terrorisme et la radicalisation, la mission du GCPC est de veiller à ce que la vie privée et la liberté ne soient soumises qu’à des restrictions absolument nécessaires. Le ministre polonais de l’intérieur et de l’administration, Tomasz Siemoniak, a déclaré que le gouvernement polonais était favorable au renforcement des
institutions européennes chargées de la sécurité et à la mise à leur disposition d’un plus grand nombre d’outils. Selon lui, la dimension parlementaire de l’actualité européenne renforce le soutien de l’opinion publique et élargit le mandat d’agir. C’est l’objet du Groupe de contrôle d’Europol. Magnus Brunner, commissaire européen chargé des affaires intérieures et de la migration, a annoncé, dans un discours diffusé lors de la réunion, un changement dans l’approche d’Europol en matière de protection contre les menaces, vu la situation géopolitique actuelle.

Le rapport sur les activités d’Europol, couvrant la période allant de novembre 2024 à février 2025, a été présenté par la directrice exécutive d’Europol, Catherine de Bolle, et le président du conseil d’administration d’Europol, Ireneusz Sieńko. Selon le document de programmation, les activités opérationnelles d’Europol seront considérablement intensifiées entre 2025 et 2028, ce qui sera rendu possible par un doublement des ressources humaines et financières de l’Agence. Cette dernière se prépare à devenir un centre européen de lutte contre la criminalité, ce qui lui permettra d’accéder aux bases de données de l’UE, à savoir SIS, VIS, EES, ETIAS et Eurodac. Le conseil d’administration a adopté les priorités suivantes pour les activités de l’Agence : renforcer la capacité d’analyse criminelle ; accroître le soutien opérationnel aux États membres, notamment par la création de task forces dans les régions ; intensifier les efforts de prévention et de lutte contre la grande criminalité organisée, la criminalité financière et la corruption ; lutter contre la montée de la violence, établir une coopération avec les acteurs privés, fondée sur l’expérience des partenariats public-privé, qui se sont révélés extrêmement efficaces dans la lutte contre la cybercriminalité et dans le soutien aux enquêtes financières.

Selon Wojciech Wiewiórowski, Contrôleur européen de la protection des données (CEPD), l’interopérabilité et le flux rapide des données au sein de l’UE représentent une énorme opportunité, mais aux fins de la sécurité des données, une analyse opérationnelle conjointe est nécessaire, ce qui implique un besoin de coordination, de supervision et de contrôle parlementaire. Parmi les préoccupations actuelles, il a identifié des défis liés à l’intelligence artificielle et à la biométrie. La nécessité de sécuriser les données s’applique également à la coopération internationale et aux échanges avec les acteurs privés. En réponse, Jürgen Ebner, directeur adjoint de la gestion d’Europol, a déclaré que le partage d’informations est essentiel au travail de la police et doit aller de pair avec la protection des données à caractère personnel. Il a également exprimé sa conviction d’une responsabilité partagée en matière de contrôle des données, soulignant la nécessité d’une approche intelligente et de l’introduction progressive d’outils techniques adaptés aux défis émergents.

Lors d’une session consacrée à la lutte contre le trafic de drogue en Europe Andy Kraag, chef du Centre européen de lutte contre la grande criminalité organisée, a identifié les nouveaux circuits d’acheminement, les modes de contrebande et les méthodes de vente, l’utilisation de la technologie numérique moderne par les criminels et le recrutement de mineurs dans la criminalité violente comme des défis majeurs. Il a également attiré l’attention des participants sur l’augmentation sans précédent de la production de drogues de synthèse en Europe. Il a souligné que la lutte contre le trafic de drogue nécessite une coopération très étroite entre les États membres de l’UE et les pays tiers. Selon Cezary Luba, commandant du Bureau central d’enquêtes policières (CBŚP), l’évolution dynamique du marché de la drogue nécessite une modification rapide des méthodes de lutte contre le trafic de stupéfiants. Il a reconnu la nécessité d’harmoniser la réglementation en matière de stupéfiants au sein de l’UE, de renforcer des contrôles aux frontières et accélérer la réponse législative aux opioïdes émergents. Parmi les défis, il a également souligné les difficultés à détecter ou à classer les nouvelles substances.

La réunion a également abordé des questions liées à la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants en ligne et hors ligne. Comme l’a indiqué Antonio Labrador Jimenez, responsable pour la lutte contre les abus sexuels sur les enfants à la DG Intérieur de la Commission européenne, des travaux intensifs sont en cours visant à modifier le droit européen afin d’introduire une législation plus restrictive et plus efficace. Les travaux portent notamment sur l’unification des délais de prescription de ces infractions d’un pays à l’autre ou sur l’obligation de déclarer un casier judiciaire vierge pour l’exercice de certaines professions. S’exprimant sur l’ampleur des abus de mineurs en ligne, Jean-Philippe Lecouffe, directeur général adjoint en charge des opérations d’Europol, a déclaré que le phénomène connaît une croissance exponentielle, car les technologies de pointe favorisent la criminalité liée à l’exploitation sexuelle des mineurs. Aujourd’hui, des millions d’images et de vidéos sont échangées sur le web, notamment sur ce que l’on appelle le « dark web », et font la fortune de ceux qui les diffusent. Poursuivre les auteurs de ces crimes odieux, qui affectent profondément, physiquement et psychologiquement, leurs jeunes victimes, est extrêmement difficile, et possible surtout dans le cadre d’opérations d’infiltration. La poursuite se heurte à d’énormes difficultés techniques, car elle implique l’examen et le traitement d’énormes quantités de données, l’utilisation de technologies de pointe et la résolution de problèmes liés à la protection des données.

Jean-Philippe Lecouffe, directeur exécutif adjoint chargé des opérations d’Europol, a donné un aperçu des activités de l’Agence en relation avec la guerre en Ukraine. Il a souligné que l’Ukraine est l’un des partenaires les plus importants d’Europol.  La coopération a été très efficace depuis le début, mais depuis l’invasion russe à grande échelle, l’intensité de l’échange d’informations a augmenté de 43%. Le soutien opérationnel d’Europol à l’Ukraine comprend un projet analytique international qui soutient les enquêtes visant à identifier les crimes de guerre russes. Actuellement, 143 affaires de cette nature font l’objet d’une enquête, avec plus de 20 000 photographies et séquences vidéo documentant quelque 25 000 crimes de guerre potentiels. Europol soutient également le travail du groupe d’enquête qui effectue des ROSO dans le cadre de la recherche de criminels. L’Agence coopère également avec la Cour pénale internationale dans ces affaires. En outre, Europol contribue à l’évaluation et à l’identification des menaces, en analysant les effets potentiels de la fin de la guerre, tels que les mouvements de population, y compris l’afflux d’un groupe important d’Ukrainiens dans l’UE, l’augmentation de la criminalité parmi les rapatriés de la guerre, et surtout le trafic illégal d’armes. Il convient donc d’élaborer un système de désarmement sûr pour éviter que les armes ne tombent entre les mains de criminels. Selon Europol, le risque d’une augmentation de la cybercriminalité est élevé. De plus, Europol ne perd pas de vue les menaces hybrides. Une fois la guerre terminée, il y aura d’autres difficultés, notamment celles liées à la reconstruction du pays. « Nous continuerons à soutenir l’Ukraine. Nous avons un excellent partenaire du côté ukrainien. Ces personnes contribuent au paysage européen de la sécurité », a conclu Jean-Philippe Lecouffe.

Le 24 février 2025, la 16ème  réunion du Groupe de contrôle parlementaire conjoint (GCPC) d’Europol s’est tenue au Sénat dans le cadre de la présidence polonaise du Conseil de l’Union européenne.
Lors de la séance d’ouverture, la présidente du Sénat Małgorzata Kidawa-Błońska a souligné que face à la nécessité de prendre des mesures décisives dans la lutte contre les réseaux criminels internationaux, le terrorisme et la radicalisation, la mission du GCPC est de veiller à ce que la vie privée et la liberté ne soient soumises qu’à des restrictions absolument nécessaires. Le ministre polonais de l’intérieur et de l’administration, Tomasz Siemoniak, a déclaré que le gouvernement polonais était favorable au renforcement des institutions européennes chargées de la sécurité et à la mise à leur disposition d’un plus grand nombre d’outils. Selon lui, la dimension parlementaire de l’actualité européenne renforce le soutien de l’opinion publique et élargit le mandat d’agir. C’est l’objet du Groupe de contrôle d’Europol. Magnus Brunner, commissaire européen chargé des affaires intérieures et de la migration, a annoncé, dans un discours diffusé lors de la réunion, un changement dans l’approche d’Europol en matière de protection contre les menaces, vu la situation géopolitique actuelle.

Le rapport sur les activités d’Europol, couvrant la période allant de novembre 2024 à février 2025, a été présenté par la directrice exécutive d’Europol, Catherine de Bolle, et le président du conseil d’administration d’Europol, Ireneusz Sieńko. Selon le document de programmation, les activités opérationnelles d’Europol seront considérablement intensifiées entre 2025 et 2028, ce qui sera rendu possible par un doublement des ressources humaines et financières de l’Agence. Cette dernière se prépare à devenir un centre européen de lutte contre la criminalité, ce qui lui permettra d’accéder aux bases de données de l’UE, à savoir SIS, VIS, EES, ETIAS et Eurodac. Le conseil d’administration a adopté les priorités suivantes pour les activités de l’Agence : renforcer la capacité d’analyse criminelle ; accroître le soutien opérationnel aux États membres, notamment par la création de task forces dans les régions ; intensifier les efforts de prévention et de lutte contre la grande criminalité organisée, la criminalité financière et la corruption ; lutter contre la montée de la violence, établir une coopération avec les acteurs privés, fondée sur l’expérience des partenariats public-privé, qui se sont révélés extrêmement efficaces dans la lutte contre la cybercriminalité et dans le soutien aux enquêtes financières.

Selon Wojciech Wiewiórowski, Contrôleur européen de la protection des données (CEPD), l’interopérabilité et le flux rapide des données au sein de l’UE représentent une énorme opportunité, mais aux fins de la sécurité des données, une analyse opérationnelle conjointe est nécessaire, ce qui implique un besoin de coordination, de supervision et de contrôle parlementaire. Parmi les préoccupations actuelles, il a identifié des défis liés à l’intelligence artificielle et à la biométrie. La nécessité de sécuriser les données s’applique également à la coopération internationale et aux échanges avec les acteurs privés. En réponse, Jürgen Ebner, directeur adjoint de la gestion d’Europol, a déclaré que le partage d’informations est essentiel au travail de la police et doit aller de pair avec la protection des données à caractère personnel. Il a également exprimé sa conviction d’une responsabilité partagée en matière de contrôle des données, soulignant la nécessité d’une approche intelligente et de l’introduction progressive d’outils techniques adaptés aux défis émergents.

Lors d’une session consacrée à la lutte contre le trafic de drogue en Europe Andy Kraag, chef du Centre européen de lutte contre la grande criminalité organisée, a identifié les nouveaux circuits d’acheminement, les modes de contrebande et les méthodes de vente, l’utilisation de la technologie numérique moderne par les criminels et le recrutement de mineurs dans la criminalité violente comme des défis majeurs. Il a également attiré l’attention des participants sur l’augmentation sans précédent de la production de drogues de synthèse en Europe. Il a souligné que la lutte contre le trafic de drogue nécessite une coopération très étroite entre les États membres de l’UE et les pays tiers. Selon Cezary Luba, commandant du Bureau central d’enquêtes policières (CBŚP), l’évolution dynamique du marché de la drogue nécessite une modification rapide des méthodes de lutte contre le trafic de stupéfiants. Il a reconnu la nécessité d’harmoniser la réglementation en matière de stupéfiants au sein de l’UE, de renforcer des contrôles aux frontières et accélérer la réponse législative aux opioïdes émergents. Parmi les défis, il a également souligné les difficultés à détecter ou à classer les nouvelles substances.

La réunion a également abordé des questions liées à la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants en ligne et hors ligne. Comme l’a indiqué Antonio Labrador Jimenez, responsable pour la lutte contre les abus sexuels sur les enfants à la DG Intérieur de la Commission européenne, des travaux intensifs sont en cours visant à modifier le droit européen afin d’introduire une législation plus restrictive et plus efficace. Les travaux portent notamment sur l’unification des délais de prescription de ces infractions d’un pays à l’autre ou sur l’obligation de déclarer un casier judiciaire vierge pour l’exercice de certaines professions. S’exprimant sur l’ampleur des abus de mineurs en ligne, Jean-Philippe Lecouffe, directeur général adjoint en charge des opérations d’Europol, a déclaré que le phénomène connaît une croissance exponentielle, car les technologies de pointe favorisent la criminalité liée à l’exploitation sexuelle des mineurs. Aujourd’hui, des millions d’images et de vidéos sont échangées sur le web, notamment sur ce que l’on appelle le « dark web », et font la fortune de ceux qui les diffusent. Poursuivre les auteurs de ces crimes odieux, qui affectent profondément, physiquement et psychologiquement, leurs jeunes victimes, est extrêmement difficile, et possible surtout dans le cadre d’opérations d’infiltration. La poursuite se heurte à d’énormes difficultés techniques, car elle implique l’examen et le traitement d’énormes quantités de données, l’utilisation de technologies de pointe et la résolution de problèmes liés à la protection des données.

Jean-Philippe Lecouffe, directeur exécutif adjoint chargé des opérations d’Europol, a donné un aperçu des activités de l’Agence en relation avec la guerre en Ukraine. Il a souligné que l’Ukraine est l’un des partenaires les plus importants d’Europol.  La coopération a été très efficace depuis le début, mais depuis l’invasion russe à grande échelle, l’intensité de l’échange d’informations a augmenté de 43%. Le soutien opérationnel d’Europol à l’Ukraine comprend un projet analytique international qui soutient les enquêtes visant à identifier les crimes de guerre russes. Actuellement, 143 affaires de cette nature font l’objet d’une enquête, avec plus de 20 000 photographies et séquences vidéo documentant quelque 25 000 crimes de guerre potentiels. Europol soutient également le travail du groupe d’enquête qui effectue des ROSO dans le cadre de la recherche de criminels. L’Agence coopère également avec la Cour pénale internationale dans ces affaires. En outre, Europol contribue à l’évaluation et à l’identification des menaces, en analysant les effets potentiels de la fin de la guerre, tels que les mouvements de population, y compris l’afflux d’un groupe important d’Ukrainiens dans l’UE, l’augmentation de la criminalité parmi les rapatriés de la guerre, et surtout le trafic illégal d’armes. Il convient donc d’élaborer un système de désarmement sûr pour éviter que les armes ne tombent entre les mains de criminels. Selon Europol, le risque d’une augmentation de la cybercriminalité est élevé. De plus, Europol ne perd pas de vue les menaces hybrides. Une fois la guerre terminée, il y aura d’autres difficultés, notamment celles liées à la reconstruction du pays. « Nous continuerons à soutenir l’Ukraine. Nous avons un excellent partenaire du côté ukrainien. Ces personnes contribuent au paysage européen de la sécurité », a conclu Jean-Philippe Lecouffe.

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