La réunion des Présidents de la COSAC qui s’est tenue au Sénat a eu pour thèmes les priorités de la présidence polonaise et la lutte contre les effets du changement climatique du point de vue du budget de l’UE.
La réunion des Présidents de la Conférence des organes parlementaires spécialisés dans les affaires de l’Union des parlements de l’Union européenne (COSAC), qui s’est tenue au Sénat, le 27 janvier 2025, a marqué l’inauguration de la dimension parlementaire de la présidence polonaise du Conseil de l’Union européenne. Elle a eu pour thèmes les priorités de la présidence polonaise et la lutte contre les effets du changement climatique du point de vue du budget de l’UE.
En ouvrant la séance, Małgorzata Kidawa-Błońska, Présidente du Sénat, a souligné que les parlementaires ont une responsabilité particulière pour l’avenir de l’Europe. « C’est nous qui parlons aux citoyens au quotidien. Notre mission est d’être à l’écoute de leurs besoins et de leurs préoccupations, mais aussi de proposer des projets audacieux qui montrent l’avenir de la politique européenne », a déclaré la Présidente du Sénat. « Les parlementaires européens sont confrontés au double défi : celui de trouver des réponses aux perturbations mondiales et celui de mobiliser le soutien des électeurs à un plan audacieux de construction d’une Europe sûre », a-t-elle ajouté. Elle a également mis l’accent sur l’importance de la coopération au niveau européen. « Face aux puissances mondiales, l’Europe ne sera efficace que si elle parle d’une seule voix ; ce n’est qu’ainsi qu’elle pourra faire valoir ses intérêts de manière solidaire », a estimé la Présidente du Sénat. Dans le contexte des attentes des citoyens, elle a évoqué la question de la sécurité. La Présidente a déclaré que nous devons être en mesure de rendre nos industries de défense et nos forces armées suffisamment fortes pour que personne ne songe à attaquer l’Europe. « Aucun pays ne peut réaliser cet effet dissuasif tout seul. Nous devons le faire ensemble, en tant qu’Europe », a-t-elle insisté. En outre, la Présidente du Sénat a également attiré l’attention sur la sécurité économique de l’Europe. Elle a rappelé que le marché commun européen reste l’une des économies les plus robustes du monde. « Nous disposons de tous les instruments nécessaires pour faire du XXIe siècle le siècle d’une Europe forte », a-t-elle déclaré. Se référant aux priorités de la présidence polonaise, la Présidente Małgorzata Kidawa-Błońska a souligné que celle-ci coïncide avec le début d’un nouveau cycle institutionnel européen. C’est l’occasion de discuter des priorités de la présidence polonaise en lien avec les nouvelles priorités de travail de la Commission européenne et du Parlement européen. Selon la Présidente du Sénat, il s’agira d’un défi de taille, en particulier lors des négociations du cadre financier pluriannuel. Nous n’avons pas de temps à perdre à cause de la faiblesse et l’incapacité d’agir. Nous sommes confrontés au double défi de trouver des réponses aux perturbations mondiales et de mobiliser le soutien des électeurs à un plan audacieux de construction d’une Europe sûre. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons pérenniser la grandeur de l’Europe », a déclaré la présidente Malgorzata Kidawa-Błońska.
Les priorités de la présidence polonaise du Conseil de l’Union européenne ont été présentées par le ministre des Affaires européennes Adam Szłapka. Il a souligné que l’objectif primordial de notre présidence était de rendre l’Europe forte et prête à agir. « L’Europe doit assumer la responsabilité pour sa propre sécurité et, pour ce faire, une action commune est indispensable », a-t-il indiqué. Le ministre a noté que l’inauguration de la dimension parlementaire de la présidence polonaise avait lieu au Sénat polonais – la première institution qui a eu ses élections libres en 1989, après près de 45 ans du régime communiste. Il a également rappelé qu’il y a 21 ans, les Polonais ont accueilli avec une grande joie leur entrée dans l’Union européenne, car le rêve de nombreuses générations de rejoindre le monde libre était devenu réalité. Cependant, aujourd’hui, nous sommes confrontés à de nouveaux défis : assurer la sécurité des Européens au sens plus large. C’est pourquoi, entre autres, face à la discussion au sein de l’Union européenne, il convient de rappeler sa raison d’être. Après les traumatismes des guerres, l’UE fut né comme un projet de paix qui a apporté aux Européens la stabilité et une croissance économique sans précédent. L’Europe a réussi à créer une réalité qui serait évoquée par les Ukrainiens réunis autour du drapeau européen sur le Maïdan de Kiev en 2014, la réalité souhaitée par les Géorgiens luttant pour la démocratie et la liberté, représentant la réalisation du « rêve géorgien ». « Toutefois, nous devons nous rappeler que cette réalité n’est pas acquise une fois pour toutes », a souligné Adam Szłapka. Cette réalité exige responsabilité et action, et la préserver est un véritable défi. « Sans avoir peur des grands mots, nous avons décidé que la sécurité sera la devise de la présidence polonaise », a souligné le ministre. Il a précisé qu’il s’agit de la sécurité conçue en sept dimensions : externe, interne, informationnelle, économique, énergétique, alimentaire et sanitaire. Le ministre Adam Szłapka a cité la sécurité extérieure comme première priorité, insistant sur la nécessité de renforcer les capacités de défense, le développement de l’industrie de la défense, la coopération avec les États-Unis et le soutien à l’Ukraine en guerre. Deuxièmement, il s’agit de la sécurité intérieure, qui consiste à renforcer efficacement les frontières contre l’immigration clandestine, à contrer les menaces hybrides ou à lutter contre les catastrophes naturelles. Troisièmement, la sécurité de l’information, définie comme la lutte contre la désinformation et la manipulation. Quatrièmement, la sécurité économique. Selon le ministre Adam Szłapka, nous ne disposerons pas de moyens pour assurer la sécurité de l’Europe si celle-ci n’est pas compétitive. À cet égard, nous devons corriger notre pensée économique, assouplir la politique énergétique et climatique, soutenir l’industrie européenne, renforcer la compétitivité, abandonner la politique d’interdictions et de prescriptions au profit des nouvelles technologies et du soutien au capital. Cinquièmement, la sécurité énergétique : nous devons prendre nos distances avec les fournisseurs d’énergie dangereux, rendre l’énergie plus abordable et accessible aux citoyens, sans quoi il ne sera pas possible d’améliorer la compétitivité européenne. Sixièmement, la sécurité au sens d’une agriculture compétitive et résiliente, d’une politique agricole forte au service de la sécurité alimentaire des citoyens. La dernière priorité de la présidence polonaise est la sécurité sanitaire, liée notamment à la garantie de chaînes d’approvisionnement sûres en médicaments et en substances actives et au soutien à la production pharmaceutique de l’UE. En conclusion de son discours, le ministre Adam Szłapka a réitéré que l’Union européenne est « un beau projet rêvé par des générations d’Européens », un projet qui mérite d’être poursuivi.
Au cours du débat sur les priorités polonaises, les participants ont exprimé l’espoir que l’accent mis par la Pologne sur la sécurité aiderait l’Europe à relever les défis émergents. Les représentants des parlements européens ont notamment souligné la nécessité de développer des règles de financement des dépenses de défense. Il a également été question de la nécessité de mettre en place de nouveaux instruments pour renforcer la résilience de l’Europe. D’autres sujets ont été abordés, comme le problème de la « flotte fantôme », c’est-à-dire les pétroliers transportant du pétrole russe sous pavillon étranger afin de contourner les sanctions de l’UE, ou le problème de la sécurité des infrastructures dans la mer Baltique. L’attention a également été attirée sur la question de l’élargissement de l’UE, qui a été discutée, entre autres, par les représentants des parlements des pays aspirant à rejoindre la Communauté. La députée ukrainienne Ivanna Klympouch-Tsintsadzé a affirmé que Kiev comptait sur une présidence polonaise du Conseil de l’UE fondée sur des valeurs. Elle a ajouté que la réponse à l’agression de la Russie contre l’Ukraine nécessite de l’unité, de la volonté politique, du courage et une action commune.
« Je pense que tout le monde a remarqué que la fréquence et l’intensité des phénomènes climatiques extrêmes, des catastrophes naturelles telles que les inondations, les ouragans, les incendies de forêt, les sécheresses et les marées noires ont fortement augmenté ces derniers temps. Le répertoire est très large », a déclaré le vice-président de la Commission des budgets du Parlement européen (PE), Janusz Lewandowski, lors de la deuxième session de la réunion, consacrée au budget politique de l’Union européenne en réponse aux effets du changement climatique. Il a remarqué que tous ces incidents ont gravement affecté les économies et les sociétés dans l’ensemble de l’Union européenne. Il a souligné que l’UE s’efforce de répondre par une stratégie d’adaptation au changement climatique, visant à atteindre la résilience climatique d’ici 2050. Il a mentionné, entre autres, le soutien financier dans le cadre du Fonds de solidarité de l’UE en vue de répondre aux catastrophes. Le mécanisme de protection civile de l’Union améliore la prévention et la réponse aux catastrophes. Selon le vice-président de la Commission des budgets du Parlement européen, la politique de cohésion doit être mieux ciblée sur la prévention des catastrophes, en particulier dans les régions moins développées, afin d’accroître la résilience au niveau des régions. La Politique agricole commune, a déclaré le vice-président Janusz Lewandowski, n’a pas été conçue pour faire face aux crises. Il y a donc une lacune à combler au niveau des instruments et des fonds de l’UE afin d’aider les agriculteurs à faire face aux catastrophes naturelles. Compte tenu des phénomènes météorologiques extrêmes, les instruments et les politiques devraient être renforcés, en particulier dans le prochain cadre financier pluriannuel (CFP). S’exprimant sur les dernières avancées, le vice-président de la Commission des budgets du Parlement européen a indiqué qu’en octobre 2024, la Commission européenne a adopté deux propositions de modifications réglementaires garantissant au niveau des fonds de l’UE une réponse rapide aux dommages occasionnés par les catastrophes naturelles, à savoir le règlement relatif au Fonds européen de développement régional (FEDER), le règlement du Fonds de cohésion et du Fonds social européen Plus (FSE+), et le règlement du Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER). Le règlement sur le soutien régional d’urgence à la reconstruction (RESTORE) renforce la flexibilité en termes de préfinancement et de cofinancement, permet aux États membres d’utiliser les fonds de l’UE afin de réparer les infrastructures, fournir le soutien nécessaire et financer temporairement les mécanismes de réduction du temps de travail. Le règlement introduit deux nouvelles mesures dans le cadre du FEDER et du FSE+, à savoir un préfinancement augmenté offrant des liquidités immédiates et le financement par l’Union des coûts des opérations de reconstruction, sans qu’un cofinancement national ne soit nécessaire. En outre, jusqu’à 10 % du Fonds de cohésion peuvent être réorientés pour soutenir ces initiatives. En ce qui concerne le développement rural, les modifications apportées au règlement du Fonds européen agricole pour le développement rural offrent aux États membres une plus grande flexibilité dans leur soutien en cas de catastrophes naturelles. Dans le cas de RESTORE, le taux de cofinancement maximal est de 95% et le taux supplémentaire de préfinancement est de 25%. « Est-ce suffisant ou doit-on atteindre 100% ? », s’est interrogé le député européen Janusz Lewandowski. Évoquant les défis, l’eurodéputé a insisté que dans la planification du budget de l’UE, il est important de se rappeler que la dette, 421 milliards d’euros de subventions, contractée pendant la pandémie de COVID-19, devra être remboursée entre 2028 et 2058. Nous devons également nous préparer à l’élargissement de l’UE. « Nous devons soutenir les pays candidats via la financement de préadhésion », a-t-il ajouté.
Le député européen Janusz Lewandowski a estimé que ces instruments sont encore assez modestes. Il a souligné que l’action de l’Union européenne ne peut se substituer à celle des États membres. « Il est certainement nécessaire d’augmenter l’enveloppe prévue à cet effet dans le budget de l’UE », a-t-il déclaré. Selon lui, bien que le cadre politique de l’UE évolue, des défis subsistent : rapidité du financement (retards fréquents dus aux procédures bureaucratiques, nécessité de mobiliser les fonds plus rapidement en cas d’urgence) ; charge administrative (nécessité de rationaliser davantage la distribution de l’aide, d’accroître la rapidité et de renforcer l’efficacité) ; disparités régionales (nécessité de prendre en compte les différences de capacité des États membres à mettre en œuvre des mécanismes de réponse aux catastrophes et de gestion afin d’assister les régions moins développées). « Alors que nous élaborons des plans de soutien financier pour faire face aux catastrophes naturelles, nous devons assurer la prévention, réagir avant que quelque chose ne se produise et sensibiliser les citoyens de nos pays aux risques. 40% des fonds devraient être affectés aux investissements verts », a insisté le vice-président de la Commission des budgets du Parlement européen. « La flexibilité à cet égard doit être renforcée car notre environnement est imprévisible », a-t-il ajouté.
La réunion des Présidents de la Conférence des organes parlementaires spécialisés dans les affaires de l’Union européenne (COSAC) a été résumée par Tomasz Grodzki, président de la Commission des Affaires européennes du Sénat, qui a présidé la séance. Il a déclaré qu’il quittait l’hémicycle la tête haute, convaincu que l’Europe était capable d’être un partenaire mondial pour tous, mais qu’elle ne pourrait jamais être un « serviteur ou un frère mal-aimé ». Il a rappelé que l’Europe compte 450 millions de citoyens plus le Royaume-Uni et que son PIB est comparable à celui des grandes puissances. « C’est entre autres à nous, parlementaires, d’assumer la responsabilité de mener l’Europe vers un avenir brillant, positif et optimiste. Après la réunion d’aujourd’hui et dans l’attente des prochaines réunions dans le cadre cette présidence, je suis convaincu que l’histoire et les circonstances du monde sont propices à la mobilisation et nous incitent à faire en sorte que l’Europe relève le défi des temps modernes. J’en suis profondément convaincu et je crois qu’ensemble, unis, nous accompliront beaucoup », a-t-il déclaré en concluant les délibérations.
La réunion des Présidents de la COSAC qui s’est tenue au Sénat a eu pour thèmes les priorités de la présidence polonaise et la lutte contre les effets du changement climatique du point de vue du budget de l’UE.
La réunion des Présidents de la Conférence des organes parlementaires spécialisés dans les affaires de l’Union des parlements de l’Union européenne (COSAC), qui s’est tenue au Sénat, le 27 janvier 2025, a marqué l’inauguration de la dimension parlementaire de la présidence polonaise du Conseil de l’Union européenne. Elle a eu pour thèmes les priorités de la présidence polonaise et la lutte contre les effets du changement climatique du point de vue du budget de l’UE.
En ouvrant la séance, Małgorzata Kidawa-Błońska, Présidente du Sénat, a souligné que les parlementaires ont une responsabilité particulière pour l’avenir de l’Europe. « C’est nous qui parlons aux citoyens au quotidien. Notre mission est d’être à l’écoute de leurs besoins et de leurs préoccupations, mais aussi de proposer des projets audacieux qui montrent l’avenir de la politique européenne », a déclaré la Présidente du Sénat. « Les parlementaires européens sont confrontés au double défi : celui de trouver des réponses aux perturbations mondiales et celui de mobiliser le soutien des électeurs à un plan audacieux de construction d’une Europe sûre », a-t-elle ajouté. Elle a également mis l’accent sur l’importance de la coopération au niveau européen. « Face aux puissances mondiales, l’Europe ne sera efficace que si elle parle d’une seule voix ; ce n’est qu’ainsi qu’elle pourra faire valoir ses intérêts de manière solidaire », a estimé la Présidente du Sénat. Dans le contexte des attentes des citoyens, elle a évoqué la question de la sécurité. La Présidente a déclaré que nous devons être en mesure de rendre nos industries de défense et nos forces armées suffisamment fortes pour que personne ne songe à attaquer l’Europe. « Aucun pays ne peut réaliser cet effet dissuasif tout seul. Nous devons le faire ensemble, en tant qu’Europe », a-t-elle insisté. En outre, la Présidente du Sénat a également attiré l’attention sur la sécurité économique de l’Europe. Elle a rappelé que le marché commun européen reste l’une des économies les plus robustes du monde. « Nous disposons de tous les instruments nécessaires pour faire du XXIe siècle le siècle d’une Europe forte », a-t-elle déclaré. Se référant aux priorités de la présidence polonaise, la Présidente Małgorzata Kidawa-Błońska a souligné que celle-ci coïncide avec le début d’un nouveau cycle institutionnel européen. C’est l’occasion de discuter des priorités de la présidence polonaise en lien avec les nouvelles priorités de travail de la Commission européenne et du Parlement européen. Selon la Présidente du Sénat, il s’agira d’un défi de taille, en particulier lors des négociations du cadre financier pluriannuel. Nous n’avons pas de temps à perdre à cause de la faiblesse et l’incapacité d’agir. Nous sommes confrontés au double défi de trouver des réponses aux perturbations mondiales et de mobiliser le soutien des électeurs à un plan audacieux de construction d’une Europe sûre. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons pérenniser la grandeur de l’Europe », a déclaré la présidente Malgorzata Kidawa-Błońska.
Les priorités de la présidence polonaise du Conseil de l’Union européenne ont été présentées par le ministre des Affaires européennes Adam Szłapka. Il a souligné que l’objectif primordial de notre présidence était de rendre l’Europe forte et prête à agir. « L’Europe doit assumer la responsabilité pour sa propre sécurité et, pour ce faire, une action commune est indispensable », a-t-il indiqué. Le ministre a noté que l’inauguration de la dimension parlementaire de la présidence polonaise avait lieu au Sénat polonais – la première institution qui a eu ses élections libres en 1989, après près de 45 ans du régime communiste. Il a également rappelé qu’il y a 21 ans, les Polonais ont accueilli avec une grande joie leur entrée dans l’Union européenne, car le rêve de nombreuses générations de rejoindre le monde libre était devenu réalité. Cependant, aujourd’hui, nous sommes confrontés à de nouveaux défis : assurer la sécurité des Européens au sens plus large. C’est pourquoi, entre autres, face à la discussion au sein de l’Union européenne, il convient de rappeler sa raison d’être. Après les traumatismes des guerres, l’UE fut né comme un projet de paix qui a apporté aux Européens la stabilité et une croissance économique sans précédent. L’Europe a réussi à créer une réalité qui serait évoquée par les Ukrainiens réunis autour du drapeau européen sur le Maïdan de Kiev en 2014, la réalité souhaitée par les Géorgiens luttant pour la démocratie et la liberté, représentant la réalisation du « rêve géorgien ». « Toutefois, nous devons nous rappeler que cette réalité n’est pas acquise une fois pour toutes », a souligné Adam Szłapka. Cette réalité exige responsabilité et action, et la préserver est un véritable défi. « Sans avoir peur des grands mots, nous avons décidé que la sécurité sera la devise de la présidence polonaise », a souligné le ministre. Il a précisé qu’il s’agit de la sécurité conçue en sept dimensions : externe, interne, informationnelle, économique, énergétique, alimentaire et sanitaire. Le ministre Adam Szłapka a cité la sécurité extérieure comme première priorité, insistant sur la nécessité de renforcer les capacités de défense, le développement de l’industrie de la défense, la coopération avec les États-Unis et le soutien à l’Ukraine en guerre. Deuxièmement, il s’agit de la sécurité intérieure, qui consiste à renforcer efficacement les frontières contre l’immigration clandestine, à contrer les menaces hybrides ou à lutter contre les catastrophes naturelles. Troisièmement, la sécurité de l’information, définie comme la lutte contre la désinformation et la manipulation. Quatrièmement, la sécurité économique. Selon le ministre Adam Szłapka, nous ne disposerons pas de moyens pour assurer la sécurité de l’Europe si celle-ci n’est pas compétitive. À cet égard, nous devons corriger notre pensée économique, assouplir la politique énergétique et climatique, soutenir l’industrie européenne, renforcer la compétitivité, abandonner la politique d’interdictions et de prescriptions au profit des nouvelles technologies et du soutien au capital. Cinquièmement, la sécurité énergétique : nous devons prendre nos distances avec les fournisseurs d’énergie dangereux, rendre l’énergie plus abordable et accessible aux citoyens, sans quoi il ne sera pas possible d’améliorer la compétitivité européenne. Sixièmement, la sécurité au sens d’une agriculture compétitive et résiliente, d’une politique agricole forte au service de la sécurité alimentaire des citoyens. La dernière priorité de la présidence polonaise est la sécurité sanitaire, liée notamment à la garantie de chaînes d’approvisionnement sûres en médicaments et en substances actives et au soutien à la production pharmaceutique de l’UE. En conclusion de son discours, le ministre Adam Szłapka a réitéré que l’Union européenne est « un beau projet rêvé par des générations d’Européens », un projet qui mérite d’être poursuivi.
Au cours du débat sur les priorités polonaises, les participants ont exprimé l’espoir que l’accent mis par la Pologne sur la sécurité aiderait l’Europe à relever les défis émergents. Les représentants des parlements européens ont notamment souligné la nécessité de développer des règles de financement des dépenses de défense. Il a également été question de la nécessité de mettre en place de nouveaux instruments pour renforcer la résilience de l’Europe. D’autres sujets ont été abordés, comme le problème de la « flotte fantôme », c’est-à-dire les pétroliers transportant du pétrole russe sous pavillon étranger afin de contourner les sanctions de l’UE, ou le problème de la sécurité des infrastructures dans la mer Baltique. L’attention a également été attirée sur la question de l’élargissement de l’UE, qui a été discutée, entre autres, par les représentants des parlements des pays aspirant à rejoindre la Communauté. La députée ukrainienne Ivanna Klympouch-Tsintsadzé a affirmé que Kiev comptait sur une présidence polonaise du Conseil de l’UE fondée sur des valeurs. Elle a ajouté que la réponse à l’agression de la Russie contre l’Ukraine nécessite de l’unité, de la volonté politique, du courage et une action commune.
« Je pense que tout le monde a remarqué que la fréquence et l’intensité des phénomènes climatiques extrêmes, des catastrophes naturelles telles que les inondations, les ouragans, les incendies de forêt, les sécheresses et les marées noires ont fortement augmenté ces derniers temps. Le répertoire est très large », a déclaré le vice-président de la Commission des budgets du Parlement européen (PE), Janusz Lewandowski, lors de la deuxième session de la réunion, consacrée au budget politique de l’Union européenne en réponse aux effets du changement climatique. Il a remarqué que tous ces incidents ont gravement affecté les économies et les sociétés dans l’ensemble de l’Union européenne. Il a souligné que l’UE s’efforce de répondre par une stratégie d’adaptation au changement climatique, visant à atteindre la résilience climatique d’ici 2050. Il a mentionné, entre autres, le soutien financier dans le cadre du Fonds de solidarité de l’UE en vue de répondre aux catastrophes. Le mécanisme de protection civile de l’Union améliore la prévention et la réponse aux catastrophes. Selon le vice-président de la Commission des budgets du Parlement européen, la politique de cohésion doit être mieux ciblée sur la prévention des catastrophes, en particulier dans les régions moins développées, afin d’accroître la résilience au niveau des régions. La Politique agricole commune, a déclaré le vice-président Janusz Lewandowski, n’a pas été conçue pour faire face aux crises. Il y a donc une lacune à combler au niveau des instruments et des fonds de l’UE afin d’aider les agriculteurs à faire face aux catastrophes naturelles. Compte tenu des phénomènes météorologiques extrêmes, les instruments et les politiques devraient être renforcés, en particulier dans le prochain cadre financier pluriannuel (CFP). S’exprimant sur les dernières avancées, le vice-président de la Commission des budgets du Parlement européen a indiqué qu’en octobre 2024, la Commission européenne a adopté deux propositions de modifications réglementaires garantissant au niveau des fonds de l’UE une réponse rapide aux dommages occasionnés par les catastrophes naturelles, à savoir le règlement relatif au Fonds européen de développement régional (FEDER), le règlement du Fonds de cohésion et du Fonds social européen Plus (FSE+), et le règlement du Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER). Le règlement sur le soutien régional d’urgence à la reconstruction (RESTORE) renforce la flexibilité en termes de préfinancement et de cofinancement, permet aux États membres d’utiliser les fonds de l’UE afin de réparer les infrastructures, fournir le soutien nécessaire et financer temporairement les mécanismes de réduction du temps de travail. Le règlement introduit deux nouvelles mesures dans le cadre du FEDER et du FSE+, à savoir un préfinancement augmenté offrant des liquidités immédiates et le financement par l’Union des coûts des opérations de reconstruction, sans qu’un cofinancement national ne soit nécessaire. En outre, jusqu’à 10 % du Fonds de cohésion peuvent être réorientés pour soutenir ces initiatives. En ce qui concerne le développement rural, les modifications apportées au règlement du Fonds européen agricole pour le développement rural offrent aux États membres une plus grande flexibilité dans leur soutien en cas de catastrophes naturelles. Dans le cas de RESTORE, le taux de cofinancement maximal est de 95% et le taux supplémentaire de préfinancement est de 25%. « Est-ce suffisant ou doit-on atteindre 100% ? », s’est interrogé le député européen Janusz Lewandowski. Évoquant les défis, l’eurodéputé a insisté que dans la planification du budget de l’UE, il est important de se rappeler que la dette, 421 milliards d’euros de subventions, contractée pendant la pandémie de COVID-19, devra être remboursée entre 2028 et 2058. Nous devons également nous préparer à l’élargissement de l’UE. « Nous devons soutenir les pays candidats via la financement de préadhésion », a-t-il ajouté.
Le député européen Janusz Lewandowski a estimé que ces instruments sont encore assez modestes. Il a souligné que l’action de l’Union européenne ne peut se substituer à celle des États membres. « Il est certainement nécessaire d’augmenter l’enveloppe prévue à cet effet dans le budget de l’UE », a-t-il déclaré. Selon lui, bien que le cadre politique de l’UE évolue, des défis subsistent : rapidité du financement (retards fréquents dus aux procédures bureaucratiques, nécessité de mobiliser les fonds plus rapidement en cas d’urgence) ; charge administrative (nécessité de rationaliser davantage la distribution de l’aide, d’accroître la rapidité et de renforcer l’efficacité) ; disparités régionales (nécessité de prendre en compte les différences de capacité des États membres à mettre en œuvre des mécanismes de réponse aux catastrophes et de gestion afin d’assister les régions moins développées). « Alors que nous élaborons des plans de soutien financier pour faire face aux catastrophes naturelles, nous devons assurer la prévention, réagir avant que quelque chose ne se produise et sensibiliser les citoyens de nos pays aux risques. 40% des fonds devraient être affectés aux investissements verts », a insisté le vice-président de la Commission des budgets du Parlement européen. « La flexibilité à cet égard doit être renforcée car notre environnement est imprévisible », a-t-il ajouté.
La réunion des Présidents de la Conférence des organes parlementaires spécialisés dans les affaires de l’Union européenne (COSAC) a été résumée par Tomasz Grodzki, président de la Commission des Affaires européennes du Sénat, qui a présidé la séance. Il a déclaré qu’il quittait l’hémicycle la tête haute, convaincu que l’Europe était capable d’être un partenaire mondial pour tous, mais qu’elle ne pourrait jamais être un « serviteur ou un frère mal-aimé ». Il a rappelé que l’Europe compte 450 millions de citoyens plus le Royaume-Uni et que son PIB est comparable à celui des grandes puissances. « C’est entre autres à nous, parlementaires, d’assumer la responsabilité de mener l’Europe vers un avenir brillant, positif et optimiste. Après la réunion d’aujourd’hui et dans l’attente des prochaines réunions dans le cadre cette présidence, je suis convaincu que l’histoire et les circonstances du monde sont propices à la mobilisation et nous incitent à faire en sorte que l’Europe relève le défi des temps modernes. J’en suis profondément convaincu et je crois qu’ensemble, unis, nous accompliront beaucoup », a-t-il déclaré en concluant les délibérations.