3 novembre
17e réunion du groupe de contrôle parlementaire conjoint Europol avec la participation d’une délégation du Sejm (premier jour)
Le 3 novembre (lundi) a commencé au Parlement européen à Bruxelles la 17e réunion du groupe de contrôle parlementaire conjoint (GCPC) Europol. Malgré la fin de sa présidence, la Pologne continue d’assurer la direction des travaux du groupe, en raison du fait que le Danemark, qui exerce la présidence du Conseil de l’Union européenne au second semestre 2025, a invoqué une clause d’exemption (opt-out) dans le domaine de la justice et des affaires intérieures.
Sur décision du Président du Sejm, Szymon Hołownia, la délégation du Sejm au GCPC est composée de Konrad Frysztak, vice-président de la Commission de l’administration et des affaires intérieures ainsi que membre de la Commission des affaires de l’Union européenne, qui exerce les fonctions de président de la délégation, et Paweł Śliz, président de la Commission de la justice et des droits de l’homme. Une délégation du Sénat participe également aux travaux du GCPC : le sénateur Kazimierz Michał Ujazdowski (président de la délégation) et le sénateur Grzegorz Fedorowicz.
Réunion de la Troïka de la Présidence
Les débats du GCPC ont commencé lundi par une réunion de la Troïka de la Présidence. Cette réunion était co-présidée par Mme Marina Kaljurand (vice-présidente de la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures du Parlement européen), le député Konrad Frysztak et le sénateur Kazimierz Michał Ujazdowski. Ont également pris part à la réunion de la Troïka de la Présidence M. Demetris Demetriou, président de la délégation chypriote auprès du Groupe de contrôle parlementaire conjoint (GCPC), ainsi que M. Tom Brabazon, président de la délégation irlandaise auprès du GCPC.
La Troïka de la Présidence a approuvé sans observation l’ordre du jour de sa réunion et a également examiné le programme de la 17ᵉ réunion du GCPC. Les représentants de la Troïka ont également examiné la proposition de soumettre au Groupe de contrôle parlementaire conjoint (GCPC) une liste de candidatures pour le Forum consultatif sur les droits fondamentaux – aucune objection n’a été formulée à l’égard des candidats présentés.
Le représentant de Chypre a ensuite donné un bref aperçu du thème de la prochaine réunion du GCPC, qui se tiendra les 4 et 5 février 2026 à Nicosie dans le cadre de la mise en œuvre du volet parlementaire de la présidence chypriote du Conseil de l’Union européenne. M. Demetris Demetriou a indiqué que les débats porteront sur le nouveau règlement relatif à Europol, sur le renforcement de la transparence de ses activités ainsi que sur les moyens d’assurer un contrôle démocratique accru de l’Agence. Dans le cadre des activités d’Europol, la présidence chypriote se concentrera également sur les questions de migration et de politique d’asile, sur les progrès réalisés dans la lutte contre la corruption, ainsi que sur la criminalité à l’encontre des enfants.
Au cours de la réunion, un représentant de l’Irlande – dont la présidence du Conseil de l’Union européenne est prévue pour le second semestre 2026 – est également intervenu.
M. Tom Brabazon, en remerciant pour l’invitation, a indiqué que les préparatifs en vue de cette présidence étaient déjà bien avancés.
Il a également été signalé que la Troïka de la Présidence avait reçu plusieurs questions orales, qui seront posées lors de la séance plénière du Groupe.
Premier jour de la réunion plénière du GCPC Europol
Immédiatement après la clôture de la réunion de la Troïka de la Présidence a débuté la partie plénière de la réunion du Groupe de contrôle parlementaire conjoint (GCPC), qui étit coprésidée par : M. Javier Zarzalejos, président de la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures du Parlement européen, Mme Marina Kaljurand, le député Konrad Frysztak et le sénateur Kazimierz Michał Ujazdowski.
La présidente Marina Kaljurand a ensuite présenté un compte rendu du déroulement de la réunion de la Troïka de la Présidence. Elle a indiqué que celle-ci avait approuvé sans objection le projet d’ordre du jour de la 17ᵉ réunion du GCPC Europol, ainsi que les candidatures d’experts au Forum consultatif sur les droits fondamentaux. La Troïka a également pris connaissance des informations relatives à la prochaine présidence chypriote, dont la réunion se tiendra à Nicosie les 4 et 5 février 2026, précédée d’une réunion de la Troïka. La présidente a aussi informé les participants des questions orales adressées au GCPC Europol et qui seront posées au cours de la session.
Marina Kaljurand a en outre présenté le rapport de la réunion avec le Conseil d’administration d’Europol qui s’est tenue à Varsovie les 25 et 26 juin derniers. Ce rapport a été mis en ligne sur la plateforme IPEX. Elle a enfin précisé que la prochaine réunion avec le Conseil d’administration d’Europol se tiendrait les 9 et 10 décembre prochains à Copenhague.
Mme Marina Kaljurand a également informé les participants de la sélection de dix candidats approuvés par la Troïka de la Présidence pour le Forum consultatif sur les droits fondamentaux, précisant que toutes les délégations avaient reçu les curriculum vitæ et les lettres de motivation des experts proposés. Le GCPC a décidé, sans objection, d’approuver l’ensemble des candidats présentés pour siéger au Forum consultatif. Les membres retenus sont : M. Pierre Berthelet, Mme Monica den Boer, M. Stéphane Duguin, Mme Leonore ten Hulsen, M. Thomas Jungbluth, M. Arndt Sinn, M. Alen Tahiri, Mme Sarah Tas, M. Luca Tosoni et M. Thorsten Wetzling.
Informations sur les activités d’Europol de février à novembre 2025.
Mme Catherine De Bolle, directrice exécutive d’Europol, et M. Ireneusz Sieńko, président du Conseil d’administration d’Europol, ont présenté des informations sur les activités de l’Agence entre février et novembre 2025, ainsi que sur le projet de document de programmation pluriannuelle d’Europol pour les années 2026-2028, accompagnées des réponses aux questions écrites soumises par les délégations.
La directrice exécutive, Catherine De Bolle, a dressé un bilan complet des activités de l’Agence, de ses réalisations récentes et de ses perspectives pour l’avenir. Au début de son intervention, elle a félicité les participants pour la désignation des membres du Forum consultatif sur les droits fondamentaux, soulignant que ce Forum constituerait un instrument essentiel d’appui aux travaux du GCPC.
Catherine De Bollea ensuite évoqué l’accord politique conclu en octobre concernant la révision du mandat d’Europol, visant à renforcer les actions de l’Agence contre le trafic de migrants. Les nouvelles dispositions prévoient une amélioration de l’échange d’informations, notamment avec les officiers de liaison dans les pays tiers, ainsi que l’octroi au Centre européen de lutte contre le trafic de migrants du statut de structure permanente au sein d’Europol. Le champ des infractions dont l’Agence peut se saisir a également été étendu aux violations des sanctions financières de l’Union européenne. La directrice a souligné que ces nouvelles compétences s’accompagnent d’un renforcement des ressources, comprenant 30 nouveaux postes et un financement supplémentaire de 50 millions d’euros d’ici à 2027.
Mme Catherine De Bolle a également présenté l’état d’avancement des travaux relatifs aux documents stratégiques d’Europol. L’Agence est en train de finaliser son programme pour la période 2026–2028 et prépare un plan d’action pour les années 2027–2029. Comme elle l’a souligné, la priorité demeure la mise en œuvre de la stratégie « Delivering Security in Partnership », axée sur la sécurité par la coopération. Europol déploie une nouvelle stratégie de collaboration avec le secteur privé et, dans le cadre d’un « bac à sable de l’innovation », développe des outils destinés à renforcer les analyses opérationnelles et à lutter contre les nouvelles menaces technologiques.
Une partie importante de l’intervention de Mme Catherine De Bolle a été consacrée à la protection des données et à la coopération avec le Contrôleur européen de la protection des données (CEPD). Europol a déjà mis en œuvre la moitié des 19 recommandations formulées à la suite de la dernière inspection et poursuit ses efforts afin d’aligner pleinement ses procédures sur les exigences en matière de protection des données. L’Agence a adapté son approche des analyses opérationnelles conjointes conformément aux directives du CEPD et a lancé son premier projet utilisant des données à caractère personnel à des fins de recherche et d’innovation, notamment dans le domaine du filtrage du son. Europol soutient activement la mise en œuvre du règlement européen sur l’intelligence artificielle (AI Act).
La directrice d’Europol a souligné que l’Agence concentre ses efforts sur le renforcement de la coopération internationale, en particulier avec les pays voisins de l’Union européenne : les États de l’espace Schengen, les Balkans occidentaux, le Royaume-Uni ainsi que les pays du Partenariat oriental. Le soutien à l’Ukraine demeure l’un des principaux axes d’action de l’Agence. En 2025, de nouveaux accords opérationnels ont été signés avec l’Égypte et la Jordanie, tandis qu’en Amérique latine, des accords d’échange de données ont été conclus avec le Brésil et l’Équateur ; des négociations sont en cours avec le Pérou et le Mexique.
Dans la suite de son intervention, Catherine De Bolle a présenté les conclusions du rapport SOCTA 2025, qui dresse un état des lieux de l’évolution de la criminalité organisée en Europe. Elle a souligné que ce phénomène ne faiblit pas : la criminalité devient de plus en plus numérique, flexible et déstabilisatrice pour les sociétés européennes. En réponse à ces évolutions, Europol a créé le groupe de travail opérationnel GRIMM, axé sur la lutte contre les violences commanditées et le recrutement de jeunes par les organisations criminelles.
La directrice a également évoqué la situation en matière de trafic de migrants, un phénomène dynamique et en constante évolution. Les criminels adaptent continuellement leurs méthodes pour contourner les actions des forces de l’ordre, et la falsification de documents demeure un élément central de leurs activités. Europol soutient les États membres en déployant des agents sur le terrain et en développant la plateforme Digit Next, destinée à faciliter l’échange d’informations.
Concernant la cybercriminalité, Mme De Bolle a présenté les conclusions du rapport Internet Organised Crime Threat Assessment 2025, qui décrit les mécanismes de commerce et d’exploitation des données volées en ligne. Elle a mis en avant plusieurs succès opérationnels, parmi lesquels le démantèlement du groupe de hackers prorusse NoName057, la fermeture de Kidflix, l’une des plus grandes plateformes pornographiques illégales, et la neutralisation du logiciel malveillant Lumma Stealer, utilisé pour le vol de données personnelles.
La directrice d’Europol a également abordé la question des menaces terroristes, soulignant qu’elles deviennent de plus en plus complexes en raison de l’instabilité géopolitique et de la polarisation croissante des sociétés. Elle a attiré l’attention sur la montée en puissance de l’activité des groupes extrémistes sur Internet, notamment sur les plateformes de jeux vidéo et de streaming, lieu de radicalisation des jeunes. Europol a intensifié ses actions dans le cadre de la Terrorist Identification Task Force, ce qui a conduit à des milliers de signalements et de suppressions de contenus extrémistes.
En conclusion de son intervention, Catherine De Bolle a souligné que les prochaines années seront déterminantes pour la construction de l’avenir de l’architecture de sécurité européenne. La Commission européenne prévoit une vaste révision du mandat d’Europol, notamment en ce qui concerne l’accès aux données et les questions de cryptage. Dans la nouvelle perspective budgétaire 2028–2034, il est prévu d’augmenter significativement le financement de l’Agence, qui atteindra 3 milliards d’euros. La directrice a souligné que les parlements nationaux et le Parlement européen jouent un rôle essentiel dans le soutien continu apporté à Europol, afin de permettre à l’Agence d’assurer efficacement la sécurité de l’Union, tout en préservant l’équilibre entre l’efficacité opérationnelle et la protection des droits fondamentaux.
Ireneusz Sieńko, président du conseil d’administration d’Europol, a ensuite présenté le deuxième rapport de l’année sur les activités du conseil. Il a ouvert son intervention en rappelant la portée symbolique du lieu de la réunion – le siège du Parlement européen, « le cœur battant de la démocratie de l’Union européenne » – et a noté que, depuis le mois de février, le conseil d’administration avait tenu trois sessions ordinaires, respectivement en mars, juin et octobre. Il a également remercié le sénateur Kazimierz Michał Ujazdowski, membre du GCPC, pour sa contribution aux réflexions sur l’avenir d’Europol et pour sa préparation d’un rapport écrit particulièrement précis.
Dans son intervention, Ireneusz Sieńko s’est concentré sur cinq grands domaines d’activité du conseil d’administration d’Europol. Il a tout d’abord présenté le rapport annuel consolidé sur les activités de l’Agence pour 2024, adopté au mois de juin. Ce rapport a reçu une évaluation très positive : Europol a respecté les normes les plus élevées en matière de conformité juridique et de protection des données dans l’ensemble de ses domaines d’activité, tout en utilisant efficacement ses ressources et en atteignant des indicateurs de performance élevés. Le rapport du responsable des droits fondamentaux a confirmé le fort engagement de l’Agence en faveur du respect des droits humains. Malgré un contexte géopolitique difficile et un paysage criminel en constante évolution, Europol a continué d’apporter un soutien efficace aux forces de l’ordre nationales, dépassant les objectifs opérationnels fixés. M. Sieńko a également souligné le rôle croissant du Centre européen pour les affaires financières et économiques, en particulier dans le cadre de la coopération avec le Parquet européen (EPPO) et au sein de l’architecture européenne de lutte contre la fraude financière.
Le deuxième point important a concerné le renforcement de la transparence des travaux du Conseil d’administration. En juin, il a été décidé de publier des résumés plus détaillés des réunions de ce Conseil, tout en respectant les exigences de confidentialité lorsque cela est nécessaire. Comme l’a souligné le Président, il s’agit d’une étape vers une plus grande responsabilité et une ouverture accrue d’Europol vis-à-vis des citoyens. Cette décision répond à l’intérêt croissant du public pour les activités de l’Agence ainsi qu’aux recommandations du Médiateur européen. Le premier résumé dans ce nouveau format, relatif à la réunion de juin, a déjà été publié sur le site internet d’Europol. M. Sieńko a souligné que le Conseil d’administration reconnaît pleinement le rôle du GCPC dans le renforcement du contrôle démocratique des activités d’Europol.
Le troisième volet de son intervention a porté sur les décisions à portée opérationnelle. Le Conseil d’administration a adopté une stratégie de coopération avec le secteur privé ainsi qu’une décision d’exécution révisée relative aux analyses opérationnelles conjointes. Ces deux documents ont été élaborés à la suite de vastes consultations menées avec les autorités nationales et européennes. La nouvelle stratégie vise à renforcer la coopération entre Europol et les acteurs privés, afin d’améliorer le soutien apporté aux forces de l’ordre nationaales, tandis que la décision révisée précise les responsabilités en matière de traitement des données à caractère personnel dans le cadre des analyses conjointes. M. Sieńko a également indiqué que l’Agence est pleinement préparée à l’utilisation du système d’entrée/sortie (Entry/Exit System) dès sa mise en service, ce qui renforcera l’interopérabilité des systèmes de sécurité de l’Union européenne et améliorera l’échange d’informations.
Le quatrième thème de son intervention a porté sur l’élargissement de la coopération internationale. Le Conseil d’administration a approuvé des accords de travail avec l’Argentine, ainsi qu’avec la mission maritime de l’Union européenne « Atalanta » et la Commission européenne, dans le domaine de l’alerte précoce et de la prévision des situations migratoires. Comme l’a souligné le Président, ces initiatives renforcent les capacités opérationnelles d’Europol, consolident la coopération interinstitutionnelle et permettent de mieux répondre aux menaces transfrontalières.
Le cinquième point de son intervention a été consacré à une réflexion sur l’avenir d’Europol. M. Sieńko a fait référence à la « Déclaration de Cracovie » signée en avril 2025 par les chefs des polices européennes, qui constitue un point de départ pour les réflexions futures sur l’évolution de l’Agence. Il a indiqué que l’avenir d’Europol nécessitera des investissements accrus dans l’innovation et le développement des technologies numériques, ainsi que le renforcement des laboratoires criminels et des capacités d’analyse. Il a également souligné l’importance d’une coopération renforcée entre les agences et institutions de l’Union, dans le cadre d’une vision stratégique cohérente et à long terme.
En conclusion, Ireneusz Sieńko a annoncé la tenue de la dernière réunion cette année du Conseil d’administration d’Europol, qui se déroulera les 9 et 10 décembre à Copenhague, à l’initiative de la présidence danoise. Les discussions porteront sur le budget de l’Agence, la programmation pour la période 2026–2028, ainsi que sur les premiers projets pour 2027–2029. Le président a exprimé sa confiance dans le soutien du GCPC, ainsi que des parlements nationaux et du Parlement européen, pour garantir à Europol des ressources financières adéquates et stables. Il a souligné que ce n’est qu’à cette condition que l’Agence pourra continuer à remplir efficacement sa mission et assurer la sécurité commune des citoyens de l’Union européenne dans les années à venir.
Le député Paweł Śliz a pris part à la discussion entre les parlementaires. Dans son intervention, le député a attiré l’attention sur la récente modification de la décision du Conseil d’Europol, mentionnée par son président Ireneusz Sieńko, permettant la réalisation d’analyses conjointes entre Europol et les analystes des autorités compétentes des États membres de l’UE, c’est-à-dire l’instrument de l’Analyse Opérationnelle Commune. Il a également posé une question concernant les rôles et responsabilités spécifiques en matière de traitement des données, qui seront désormais partagés entre Europol et les États membres participants de l’Union européenne, conformément à la décision révisée du Conseil d’administration.
La 17ᵉ réunion du GCPC Europol se poursuivra le 4 novembre. Parmi les thèmes récurrents de la conférence figurent : l’avenir d’Europol, la protection des données à caractère personnel, les activités d’Europol en lien avec la guerre en Ukraine ainsi que la protection des droits fondamentaux. Deux débats complémentaires sont également prévus, qui porteront sur l’accès légal aux données à des fins répressives, ainsi que sur la question de la criminalité environnementale organisée, y compris le commerce illégal de déchets ou d’espèces protégées.
Plus d’informations:
https://ipexl.europarl.europa.eu/IPEXL-WEB/conferences/jpsg/event/8a8629a897c426d30197c5263765001a
https://multimedia.europarl.europa.eu/en/photoset/p_EP-193681A
Le 3 novembre (lundi) a commencé au Parlement européen à Bruxelles la 17e réunion du groupe de contrôle parlementaire conjoint (GCPC) Europol. Malgré la fin de sa présidence, la Pologne continue d’assurer la direction des travaux du groupe, en raison du fait que le Danemark, qui exerce la présidence du Conseil de l’Union européenne au second semestre 2025, a invoqué une clause d’exemption (opt-out) dans le domaine de la justice et des affaires intérieures.
Sur décision du Président du Sejm, Szymon Hołownia, la délégation du Sejm au GCPC est composée de Konrad Frysztak, vice-président de la Commission de l’administration et des affaires intérieures ainsi que membre de la Commission des affaires de l’Union européenne, qui exerce les fonctions de président de la délégation, et Paweł Śliz, président de la Commission de la justice et des droits de l’homme. Une délégation du Sénat participe également aux travaux du GCPC : le sénateur Kazimierz Michał Ujazdowski (président de la délégation) et le sénateur Grzegorz Fedorowicz.
Réunion de la Troïka de la Présidence
Les débats du GCPC ont commencé lundi par une réunion de la Troïka de la Présidence. Cette réunion était co-présidée par Mme Marina Kaljurand (vice-présidente de la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures du Parlement européen), le député Konrad Frysztak et le sénateur Kazimierz Michał Ujazdowski. Ont également pris part à la réunion de la Troïka de la Présidence M. Demetris Demetriou, président de la délégation chypriote auprès du Groupe de contrôle parlementaire conjoint (GCPC), ainsi que M. Tom Brabazon, président de la délégation irlandaise auprès du GCPC.
La Troïka de la Présidence a approuvé sans observation l’ordre du jour de sa réunion et a également examiné le programme de la 17ᵉ réunion du GCPC. Les représentants de la Troïka ont également examiné la proposition de soumettre au Groupe de contrôle parlementaire conjoint (GCPC) une liste de candidatures pour le Forum consultatif sur les droits fondamentaux – aucune objection n’a été formulée à l’égard des candidats présentés.
Le représentant de Chypre a ensuite donné un bref aperçu du thème de la prochaine réunion du GCPC, qui se tiendra les 4 et 5 février 2026 à Nicosie dans le cadre de la mise en œuvre du volet parlementaire de la présidence chypriote du Conseil de l’Union européenne. M. Demetris Demetriou a indiqué que les débats porteront sur le nouveau règlement relatif à Europol, sur le renforcement de la transparence de ses activités ainsi que sur les moyens d’assurer un contrôle démocratique accru de l’Agence. Dans le cadre des activités d’Europol, la présidence chypriote se concentrera également sur les questions de migration et de politique d’asile, sur les progrès réalisés dans la lutte contre la corruption, ainsi que sur la criminalité à l’encontre des enfants.
Au cours de la réunion, un représentant de l’Irlande – dont la présidence du Conseil de l’Union européenne est prévue pour le second semestre 2026 – est également intervenu.
M. Tom Brabazon, en remerciant pour l’invitation, a indiqué que les préparatifs en vue de cette présidence étaient déjà bien avancés.
Il a également été signalé que la Troïka de la Présidence avait reçu plusieurs questions orales, qui seront posées lors de la séance plénière du Groupe.
Premier jour de la réunion plénière du GCPC Europol
Immédiatement après la clôture de la réunion de la Troïka de la Présidence a débuté la partie plénière de la réunion du Groupe de contrôle parlementaire conjoint (GCPC), qui étit coprésidée par : M. Javier Zarzalejos, président de la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures du Parlement européen, Mme Marina Kaljurand, le député Konrad Frysztak et le sénateur Kazimierz Michał Ujazdowski.
La présidente Marina Kaljurand a ensuite présenté un compte rendu du déroulement de la réunion de la Troïka de la Présidence. Elle a indiqué que celle-ci avait approuvé sans objection le projet d’ordre du jour de la 17ᵉ réunion du GCPC Europol, ainsi que les candidatures d’experts au Forum consultatif sur les droits fondamentaux. La Troïka a également pris connaissance des informations relatives à la prochaine présidence chypriote, dont la réunion se tiendra à Nicosie les 4 et 5 février 2026, précédée d’une réunion de la Troïka. La présidente a aussi informé les participants des questions orales adressées au GCPC Europol et qui seront posées au cours de la session.
Marina Kaljurand a en outre présenté le rapport de la réunion avec le Conseil d’administration d’Europol qui s’est tenue à Varsovie les 25 et 26 juin derniers. Ce rapport a été mis en ligne sur la plateforme IPEX. Elle a enfin précisé que la prochaine réunion avec le Conseil d’administration d’Europol se tiendrait les 9 et 10 décembre prochains à Copenhague.
Mme Marina Kaljurand a également informé les participants de la sélection de dix candidats approuvés par la Troïka de la Présidence pour le Forum consultatif sur les droits fondamentaux, précisant que toutes les délégations avaient reçu les curriculum vitæ et les lettres de motivation des experts proposés. Le GCPC a décidé, sans objection, d’approuver l’ensemble des candidats présentés pour siéger au Forum consultatif. Les membres retenus sont : M. Pierre Berthelet, Mme Monica den Boer, M. Stéphane Duguin, Mme Leonore ten Hulsen, M. Thomas Jungbluth, M. Arndt Sinn, M. Alen Tahiri, Mme Sarah Tas, M. Luca Tosoni et M. Thorsten Wetzling.
Informations sur les activités d’Europol de février à novembre 2025.
Mme Catherine De Bolle, directrice exécutive d’Europol, et M. Ireneusz Sieńko, président du Conseil d’administration d’Europol, ont présenté des informations sur les activités de l’Agence entre février et novembre 2025, ainsi que sur le projet de document de programmation pluriannuelle d’Europol pour les années 2026-2028, accompagnées des réponses aux questions écrites soumises par les délégations.
La directrice exécutive, Catherine De Bolle, a dressé un bilan complet des activités de l’Agence, de ses réalisations récentes et de ses perspectives pour l’avenir. Au début de son intervention, elle a félicité les participants pour la désignation des membres du Forum consultatif sur les droits fondamentaux, soulignant que ce Forum constituerait un instrument essentiel d’appui aux travaux du GCPC.
Catherine De Bollea ensuite évoqué l’accord politique conclu en octobre concernant la révision du mandat d’Europol, visant à renforcer les actions de l’Agence contre le trafic de migrants. Les nouvelles dispositions prévoient une amélioration de l’échange d’informations, notamment avec les officiers de liaison dans les pays tiers, ainsi que l’octroi au Centre européen de lutte contre le trafic de migrants du statut de structure permanente au sein d’Europol. Le champ des infractions dont l’Agence peut se saisir a également été étendu aux violations des sanctions financières de l’Union européenne. La directrice a souligné que ces nouvelles compétences s’accompagnent d’un renforcement des ressources, comprenant 30 nouveaux postes et un financement supplémentaire de 50 millions d’euros d’ici à 2027.
Mme Catherine De Bolle a également présenté l’état d’avancement des travaux relatifs aux documents stratégiques d’Europol. L’Agence est en train de finaliser son programme pour la période 2026–2028 et prépare un plan d’action pour les années 2027–2029. Comme elle l’a souligné, la priorité demeure la mise en œuvre de la stratégie « Delivering Security in Partnership », axée sur la sécurité par la coopération. Europol déploie une nouvelle stratégie de collaboration avec le secteur privé et, dans le cadre d’un « bac à sable de l’innovation », développe des outils destinés à renforcer les analyses opérationnelles et à lutter contre les nouvelles menaces technologiques.
Une partie importante de l’intervention de Mme Catherine De Bolle a été consacrée à la protection des données et à la coopération avec le Contrôleur européen de la protection des données (CEPD). Europol a déjà mis en œuvre la moitié des 19 recommandations formulées à la suite de la dernière inspection et poursuit ses efforts afin d’aligner pleinement ses procédures sur les exigences en matière de protection des données. L’Agence a adapté son approche des analyses opérationnelles conjointes conformément aux directives du CEPD et a lancé son premier projet utilisant des données à caractère personnel à des fins de recherche et d’innovation, notamment dans le domaine du filtrage du son. Europol soutient activement la mise en œuvre du règlement européen sur l’intelligence artificielle (AI Act).
La directrice d’Europol a souligné que l’Agence concentre ses efforts sur le renforcement de la coopération internationale, en particulier avec les pays voisins de l’Union européenne : les États de l’espace Schengen, les Balkans occidentaux, le Royaume-Uni ainsi que les pays du Partenariat oriental. Le soutien à l’Ukraine demeure l’un des principaux axes d’action de l’Agence. En 2025, de nouveaux accords opérationnels ont été signés avec l’Égypte et la Jordanie, tandis qu’en Amérique latine, des accords d’échange de données ont été conclus avec le Brésil et l’Équateur ; des négociations sont en cours avec le Pérou et le Mexique.
Dans la suite de son intervention, Catherine De Bolle a présenté les conclusions du rapport SOCTA 2025, qui dresse un état des lieux de l’évolution de la criminalité organisée en Europe. Elle a souligné que ce phénomène ne faiblit pas : la criminalité devient de plus en plus numérique, flexible et déstabilisatrice pour les sociétés européennes. En réponse à ces évolutions, Europol a créé le groupe de travail opérationnel GRIMM, axé sur la lutte contre les violences commanditées et le recrutement de jeunes par les organisations criminelles.
La directrice a également évoqué la situation en matière de trafic de migrants, un phénomène dynamique et en constante évolution. Les criminels adaptent continuellement leurs méthodes pour contourner les actions des forces de l’ordre, et la falsification de documents demeure un élément central de leurs activités. Europol soutient les États membres en déployant des agents sur le terrain et en développant la plateforme Digit Next, destinée à faciliter l’échange d’informations.
Concernant la cybercriminalité, Mme De Bolle a présenté les conclusions du rapport Internet Organised Crime Threat Assessment 2025, qui décrit les mécanismes de commerce et d’exploitation des données volées en ligne. Elle a mis en avant plusieurs succès opérationnels, parmi lesquels le démantèlement du groupe de hackers prorusse NoName057, la fermeture de Kidflix, l’une des plus grandes plateformes pornographiques illégales, et la neutralisation du logiciel malveillant Lumma Stealer, utilisé pour le vol de données personnelles.
La directrice d’Europol a également abordé la question des menaces terroristes, soulignant qu’elles deviennent de plus en plus complexes en raison de l’instabilité géopolitique et de la polarisation croissante des sociétés. Elle a attiré l’attention sur la montée en puissance de l’activité des groupes extrémistes sur Internet, notamment sur les plateformes de jeux vidéo et de streaming, lieu de radicalisation des jeunes. Europol a intensifié ses actions dans le cadre de la Terrorist Identification Task Force, ce qui a conduit à des milliers de signalements et de suppressions de contenus extrémistes.
En conclusion de son intervention, Catherine De Bolle a souligné que les prochaines années seront déterminantes pour la construction de l’avenir de l’architecture de sécurité européenne. La Commission européenne prévoit une vaste révision du mandat d’Europol, notamment en ce qui concerne l’accès aux données et les questions de cryptage. Dans la nouvelle perspective budgétaire 2028–2034, il est prévu d’augmenter significativement le financement de l’Agence, qui atteindra 3 milliards d’euros. La directrice a souligné que les parlements nationaux et le Parlement européen jouent un rôle essentiel dans le soutien continu apporté à Europol, afin de permettre à l’Agence d’assurer efficacement la sécurité de l’Union, tout en préservant l’équilibre entre l’efficacité opérationnelle et la protection des droits fondamentaux.
Ireneusz Sieńko, président du conseil d’administration d’Europol, a ensuite présenté le deuxième rapport de l’année sur les activités du conseil. Il a ouvert son intervention en rappelant la portée symbolique du lieu de la réunion – le siège du Parlement européen, « le cœur battant de la démocratie de l’Union européenne » – et a noté que, depuis le mois de février, le conseil d’administration avait tenu trois sessions ordinaires, respectivement en mars, juin et octobre. Il a également remercié le sénateur Kazimierz Michał Ujazdowski, membre du GCPC, pour sa contribution aux réflexions sur l’avenir d’Europol et pour sa préparation d’un rapport écrit particulièrement précis.
Dans son intervention, Ireneusz Sieńko s’est concentré sur cinq grands domaines d’activité du conseil d’administration d’Europol. Il a tout d’abord présenté le rapport annuel consolidé sur les activités de l’Agence pour 2024, adopté au mois de juin. Ce rapport a reçu une évaluation très positive : Europol a respecté les normes les plus élevées en matière de conformité juridique et de protection des données dans l’ensemble de ses domaines d’activité, tout en utilisant efficacement ses ressources et en atteignant des indicateurs de performance élevés. Le rapport du responsable des droits fondamentaux a confirmé le fort engagement de l’Agence en faveur du respect des droits humains. Malgré un contexte géopolitique difficile et un paysage criminel en constante évolution, Europol a continué d’apporter un soutien efficace aux forces de l’ordre nationales, dépassant les objectifs opérationnels fixés. M. Sieńko a également souligné le rôle croissant du Centre européen pour les affaires financières et économiques, en particulier dans le cadre de la coopération avec le Parquet européen (EPPO) et au sein de l’architecture européenne de lutte contre la fraude financière.
Le deuxième point important a concerné le renforcement de la transparence des travaux du Conseil d’administration. En juin, il a été décidé de publier des résumés plus détaillés des réunions de ce Conseil, tout en respectant les exigences de confidentialité lorsque cela est nécessaire. Comme l’a souligné le Président, il s’agit d’une étape vers une plus grande responsabilité et une ouverture accrue d’Europol vis-à-vis des citoyens. Cette décision répond à l’intérêt croissant du public pour les activités de l’Agence ainsi qu’aux recommandations du Médiateur européen. Le premier résumé dans ce nouveau format, relatif à la réunion de juin, a déjà été publié sur le site internet d’Europol. M. Sieńko a souligné que le Conseil d’administration reconnaît pleinement le rôle du GCPC dans le renforcement du contrôle démocratique des activités d’Europol.
Le troisième volet de son intervention a porté sur les décisions à portée opérationnelle. Le Conseil d’administration a adopté une stratégie de coopération avec le secteur privé ainsi qu’une décision d’exécution révisée relative aux analyses opérationnelles conjointes. Ces deux documents ont été élaborés à la suite de vastes consultations menées avec les autorités nationales et européennes. La nouvelle stratégie vise à renforcer la coopération entre Europol et les acteurs privés, afin d’améliorer le soutien apporté aux forces de l’ordre nationaales, tandis que la décision révisée précise les responsabilités en matière de traitement des données à caractère personnel dans le cadre des analyses conjointes. M. Sieńko a également indiqué que l’Agence est pleinement préparée à l’utilisation du système d’entrée/sortie (Entry/Exit System) dès sa mise en service, ce qui renforcera l’interopérabilité des systèmes de sécurité de l’Union européenne et améliorera l’échange d’informations.
Le quatrième thème de son intervention a porté sur l’élargissement de la coopération internationale. Le Conseil d’administration a approuvé des accords de travail avec l’Argentine, ainsi qu’avec la mission maritime de l’Union européenne « Atalanta » et la Commission européenne, dans le domaine de l’alerte précoce et de la prévision des situations migratoires. Comme l’a souligné le Président, ces initiatives renforcent les capacités opérationnelles d’Europol, consolident la coopération interinstitutionnelle et permettent de mieux répondre aux menaces transfrontalières.
Le cinquième point de son intervention a été consacré à une réflexion sur l’avenir d’Europol. M. Sieńko a fait référence à la « Déclaration de Cracovie » signée en avril 2025 par les chefs des polices européennes, qui constitue un point de départ pour les réflexions futures sur l’évolution de l’Agence. Il a indiqué que l’avenir d’Europol nécessitera des investissements accrus dans l’innovation et le développement des technologies numériques, ainsi que le renforcement des laboratoires criminels et des capacités d’analyse. Il a également souligné l’importance d’une coopération renforcée entre les agences et institutions de l’Union, dans le cadre d’une vision stratégique cohérente et à long terme.
En conclusion, Ireneusz Sieńko a annoncé la tenue de la dernière réunion cette année du Conseil d’administration d’Europol, qui se déroulera les 9 et 10 décembre à Copenhague, à l’initiative de la présidence danoise. Les discussions porteront sur le budget de l’Agence, la programmation pour la période 2026–2028, ainsi que sur les premiers projets pour 2027–2029. Le président a exprimé sa confiance dans le soutien du GCPC, ainsi que des parlements nationaux et du Parlement européen, pour garantir à Europol des ressources financières adéquates et stables. Il a souligné que ce n’est qu’à cette condition que l’Agence pourra continuer à remplir efficacement sa mission et assurer la sécurité commune des citoyens de l’Union européenne dans les années à venir.
Le député Paweł Śliz a pris part à la discussion entre les parlementaires. Dans son intervention, le député a attiré l’attention sur la récente modification de la décision du Conseil d’Europol, mentionnée par son président Ireneusz Sieńko, permettant la réalisation d’analyses conjointes entre Europol et les analystes des autorités compétentes des États membres de l’UE, c’est-à-dire l’instrument de l’Analyse Opérationnelle Commune. Il a également posé une question concernant les rôles et responsabilités spécifiques en matière de traitement des données, qui seront désormais partagés entre Europol et les États membres participants de l’Union européenne, conformément à la décision révisée du Conseil d’administration.
La 17ᵉ réunion du GCPC Europol se poursuivra le 4 novembre. Parmi les thèmes récurrents de la conférence figurent : l’avenir d’Europol, la protection des données à caractère personnel, les activités d’Europol en lien avec la guerre en Ukraine ainsi que la protection des droits fondamentaux. Deux débats complémentaires sont également prévus, qui porteront sur l’accès légal aux données à des fins répressives, ainsi que sur la question de la criminalité environnementale organisée, y compris le commerce illégal de déchets ou d’espèces protégées.
Plus d’informations:
https://ipexl.europarl.europa.eu/IPEXL-WEB/conferences/jpsg/event/8a8629a897c426d30197c5263765001a
https://multimedia.europarl.europa.eu/en/photoset/p_EP-193681A